la bête
Elle a un petit bruit fin et cristallin, et une vibration ronde. Sa robe est soyeuse, ses yeux encore irisés de la petite enfance qu'elle est en train de quitter. Nous avions des scrupules à l'enlever à sa mère et à ses soeurs... Pourtant il faut bien se rendre à l'évidence : ici, elle roucoule de bonheur. Se blottissant contre nos coudes, se faufilant sur nos flancs, nous embrassant et s'accrochant à nos vêtements : elle est accro. Et nous sommes quatre à la considérer, subjugués par la puissance qu'elle concentre dans ce corps minuscule. Parce qu'il n'est pas un obstacle qui l'arrête, pas une pente trop glissante pour elle, ni un point trop élevé dans notre maison de géants.
(Dans cette assistance dévouée, c'est moi qu'elle choisit le plus souvent de choyer. Oui Mamzelle, oui Monsieur, oui ma Belle : vous attendrez votre tour. La princesse préfère mes genoux !)
Rien ne l'arrête.
(Dans cette assistance dévouée, c'est moi qu'elle choisit le plus souvent de choyer. Oui Mamzelle, oui Monsieur, oui ma Belle : vous attendrez votre tour. La princesse préfère mes genoux !)