un jalon du parcours

Publié le par Caco

Petit bilan de rentrée, pour mieux voir où nous en sommes de notre parcours vers une vie plus simple et plus respectueuse…

~
La nouvelle

L'Homme des Bois a trouvé un travail. Trois mois pour commencer, puis un CDI à la fin de l'année si tout se passe bien ! Belle année qui nous voit l'un comme l'autre concrétiser nos reconversions professionnelles...

Les petits pas verts

Si vous vous souvenez, juste avant de déménager j'avais le sentiment de régresser dans notre pratique écologique quotidienne. Or finalement, même avec deux voitures nous consommons bien moins de carburant qu'avant. Il faut dire que je travaille à 5 kilomètres de chez moi, et l'Homme des bois à 15. Il serait sûrement plus judicieux de vivre près de son lieu de travail (là-haut sur la montagne, c'est d'ailleurs ce qui a failli nous arriver…) mais à présent il va être difficile de m'extraire du coin où nous vivons. D'autant que des engagements très sympathiques se profilent, dont je vous parlerai un peu plus loin.

Ainsi donc, j'enfourche ma bicyclette dès que mon planning le permet, et j'effectue certains trajets à pieds. Outre le gain écologique, j'ai retrouvé une forme olympique ! Il me reste à me renseigner sur les horaires et tarifs du bus qui s'arrête devant chez nous.

Je crois que nous avons trouvé notre frigo d'hiver, un meuble-cube de bois que l'Homme des bois a traité au "vernis" biologique. Il rejoindra le balcon lorsque la table d'extérieur rejoindra le salon.

Projet en maturation : la réalisation d'un four solaire.

Nous récupérons l'eau qui coule de la douche avant que l'eau chaude n'ait réussi à grimper les étages. Plus de 10 litres par douche que nous recyclons dans la chasse d'eau.

Tous nos repas à tous les trois sont faits maison (hormis quelques biscuits par-ci par-là) : la "cantine" où déjeune Mamzelle permet le stockage de repas préparés. Ainsi, pas (ou très peu) de consommation de produits dont la culture a nui à l'environnement.

Le chat aussi mange bio maintenant (les chats d'ailleurs, depuis hier) ! Pour la litière nous utilisons de la sciure que l'Homme des Bois ramène de son travail (toutes les scieries en donnent à quiconque en demande).

Un prochain chantier consistera à nous pencher sur le livret "Le grand ménage" : depuis 3 ans nous tournons avec 3 produits d'entretien génériques (faits maison avec des ingrédients non polluants), à peu près efficaces sur tout, mais sur le long terme à peu près efficace, surtout ! Je crois que c'est aussi pour cela que je rechigne à me pencher sur le ménage : j'ai envie que ça sente bon après, au moins un peu, sachant que je ne transigerai pas sur l'écologie.

Et un chantier en cours : les cadeaux de Noël. Eh oui, déjà. Depuis que j'ai commencé à fréquenter la braderie de Lille, je les collecte ou les fabrique, en l'occurrence, à partir du mois de septembre. Et surtout, ce nouveau lieu de vie relance chez moi un fort élan créatif.
Au passage j'ai fabriqué des anti-mites à accrocher (un rectangle de n'importe quel bois, à imbiber d'HE de lavande et à déposer ou accrocher dans les placards).

"Moins de biens"

Un grand épisode de désencombrement a précédé la mise en carton de ce qui restait (l'essentiel, et quelques accessoires – des cadeaux précieux, des souvenirs de voyages, un bric-à-brac de petites choses de récupération à bricoler).

Nous comptabilisons un seul achat de mobilier depuis notre arrivée ici, achat qui a tout de même attendu 3 ans : une chaise confortable pour le bureau (héhé). Après avoir tourné un bon moment dans les magasins de notre ville, nous avons consenti à reculons à aller chez Ikaka. Il a fallu un départ tardif et un rendez-vous juste après pour nous empêcher de repartir avec un caddie plein de choses absolument utiles et rigoureusement pas indispensables du tout, dont j'ai déjà quelques échantillons dans les placards. Autre petite consolation, les pieds sont massifs, ce qui limite l'emploi des colles abominablement toxiques des meubles en bois reconstitué.

Par contre pas d'armoire (récupération de celle de Mamzelle qui ne lui sert plus), pas de bureau (récupération d'un beau meuble, merci Maman, merci L'amoureux), 'fin bref, rien de ce qui pour moi jalonne ordinairement l'appropriation d'un nouveau lieu.

Et c'est tant mieux parce le déménagement nous a coûté un bras.

"Plus de liens"

C'était une après-midi d'août écrasante de chaleur… Je me faufilais dans les coins d'ombre jusqu'à la Poste de mon quartier, marchant vite pour éviter la morsure implacable du soleil. Des volets des riverains aux portes des associations, tout était fermé. J'arrivais presque lorsque je l'ai vue – une porte ouverte. Mais alors, grande ouverte ! Incroyable par cette chaleur, à l'heure où le soleil attaque en raccourci… C'est ainsi que je suis rentrée à la Régie de Quartier de-là-où-j'habite. Derrière un bureau, un homme avenant, aussi ébahi que moi par sa porte ouverte de voir surgir toute pimpante une bénévole motivée et souriante. Nous avons discuté quelques minutes, et il fut décidé que je m'occuperai de co-rédiger le journal du quartier. Au programme : rencontrer des habitants du quartier, prendre des photos, écrire des articles…

Côté travail, j'essaie de soigner mon entourage. Des petites attentions s'échangent, des liens se tissent… c'est doux et surprenant.

Côté famille, j'organise une grande crémaillère avec tout-le-monde – c'est-à-dire que je ne veux même pas compter ni mettre ce nombre en regard de la superficie de l'appart, surtout pas ! On verra bien, c'est pas grave, on se débrouillera. Il y a par ici des personnes que j'aime et dont les liens se sont détendus, par ma faute aussi. J'espère les "retrouver"… voire les trouver tout court.

Côté blogosphère, j'ai rencontré cet été deux blogueurs très appréciés qui se reconnaîtront !

Moins de culpabilité

J'essaie d'être moins exigeante envers moi-même, m'attachant à considérer aussi de temps en temps le verre à moitié plein. Après tout, chaque fois que je ne consomme pas un produit toxique, j'agis. Chaque fois que je vais travailler à vélo, je ne pollue pas. A chaque fiche de ma maigre paie, j'ai la satisfaction de mettre mes compétences au service d'une cause. A chaque repas végétarien préparé, je préserve une partie des ressources de la planète. Et ainsi de suite… Je n'ai pas l'habitude de cette vision en négatif et il m'est difficile de me satisfaire de ce que je ne fais pas, même s'il m'a parfois coûté de me débarrasser de certaines habitudes.

Et là je comprends une chose : si ce que je fais au quotidien pour l'environnement a pu me coûter quelques efforts, au début, ces gestes me sont devenus de "très agréables" à "pas dérangeants". Ainsi, je n'ai pas l'impression d'agir, finalement : c'est devenu tellement naturel que je n'y pense même plus. Donc ce que je vois, c'est ce que je ne fais pas encore ! Il m'est donc aisé de culpabiliser. Par exemple, prise par le temps ou une organisation un peu défaillante, il m'arrive de consommer non-responsable... Comme cela reste exceptionnel, j'essaie de ne pas m'en vouloir. Avec plus ou moins de succès d'ailleurs…

~

En bref, nous avons l'impression de commencer une nouvelle aventure, après une longue période de déconstruction-décantation. Et c'est bien bon :)

Publié dans un pas après l'autre

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
I
Oups… ben si j'avais su que cette question allait déclencher telle avalanche   :-oMême que j'ai bien failli la regretter (ladite question), juste avant de me raviser.Ta réponse, en effet, est un pur morceau d'anthologie !Je dirais même… à "billeter"   ;-)
Répondre
I
Hem… j'ai bien fait de te faire préciser, dis donc   ;-)Pour ce qui est de la fatigue et de la concentration, je… compatis.[Je n'en mène pas large, en effet…]Ce week-end — aux si beaux souvenirs photographiques ! — t'a t-il permis de récupérer un tant soit peu ?
Répondre
C
Si tu parles de ce week-end sous le vent et dans le sable... deux jours à grelotter et une nuit sous tente par 2 ou 3 degrés extérieurs... nuit interrompue par un changement de literie pour moi (passant du camion avec Mamzelle à la tente avec l'Homme au moment où mon digne père a consenti à arrêter de festoyer pour aller dormir avec sa petite-fille), une fuite de la fontaine d'eau provoquant un mouillage de couette, puis de jambes, de mon côté... un réveil pas très loin de l'aube...Récupérer quoi au fait ? :D
I
Le "vrai" vent ?Celui du dehors, je veux dire ?J'ai beau la tourner dans tous les sens, je ne trouve pas à ta deuxième phrase un sens univoque.Tu disais donc ?   ;-)
Répondre
C
Je parlais de la description symbolique du vent, et de l'effet que son début de lecture m'a fait... Pas de sa manifestation physique donc ;)Le dictionnaire des symboles est toujours ouvert sur ma table de chevet... Je suis si fatiguée... impossible de me concentrer en ce moment.
I
Bonne lecture, alors… quand ce sera TON moment   ;-)
Répondre
C
Hier soir je me suis endormie sur le vent ;)Pas assez vite toutefois pour en ressentir les vibrations. Fort, très fort...
I
Tu sais quoi ?<br /> Je n'ai pas besoin que tu le voies pour le voir, moi   ;-)<br /> Il y a tant de faces à la réalité…<br /> <br /> Alors, cette visite au pays des symboles ?<br /> T'a t-elle déjà parlé… ou bien pas encore ?
Répondre
C
Ma mémoire en passoire avait oublié de me rappeler d'ouvrir mon dictionnaire des symboles... C'est réparé grâce à toi (merci une deuxième fois, donc :) ), je lirai cela à tête reposée !