le joli mois de mai
Les années passent, et il est toujours un mois pour nous rappeler les douleurs qu'aura laissé l'an dernier. Chevillées à une autre époque, les parfums et les couleurs de mai nous happent dans un tourbillon de souvenirs et d'impuissantes expectatives. On se soigne à l'hyper-activité, on tente la cicatrisation au soleil, on rêve éveillé de sommeil de plomb et on a l'impression de prendre le problème à l'envers. Alors on s'arrête pour panser les bleus, on se risque à regarder jusqu'où ils s'étendent, l'ampleur de ce que l'an dernier aura laissé - un mois de mai indélébile, tatoué dans nos chairs. Un mois de mai impossible comme un deuil en plein soleil. Et malgré ça les journées se laissent surprendre par une lune en berceuse, par un rayon de soleil oblique, par un chapeau rose et blanc, par les fleurs qui s'obstinent à s'épanouir, par ce monde qui continue à tourner, après tout ce qu'on lui fait. La tristesse s'efface derrière les sourires, la nostalgie cède le pas à l'élan des projets. Les fêtes - les vraies - approchent à grand pas, avec les grandes vacances et les fruits qu'on mûrit savamment depuis l'automne. On va continuer à avancer. On sera heureux de le faire. Pourvu qu'on voie encore beaucoup d'autres mois de mai...
(ce week-end... extraits tirés de clichés pris au hasard dans la carte mémoire de l'apn)
(ce week-end... extraits tirés de clichés pris au hasard dans la carte mémoire de l'apn)